A Mimizan pour une fois sans les vilains Zantis

Arènes de Mimizan, jeudi 01 août 2013 :
Festival taurin 5 novillos et toros de Salvador Domecq pour
Medhi Savalli (une oreille)
Jéremy Banti (vuelta)
Marco Leal (deux oreilles)
Mathieu Guillon, El Monteño (une oreille)
Thomas Cerqueira (vuelta)

A l’issue du programme officiel le sobrero sera toréé par l’ensemble des matadors français présents et tué par Roman Perez (une oreille), vuelta pour le toro. Un petit tiers d’arènes

Julien Lescarret a organisé dans les arènes de Mimizan, un festival taurin au profit de l’Association des Matadors de Toros Français. Comme l’a fait Nicolas Vergonzeanne pour la course landaise, l’ex matador girondin a voulu scénariser le spectacle en mettant en honneur la culture landaise et basque. Echassiers, trompettiste, guitariste gitan, chœur basque sont intervenus en prélude, durant et en fin de spectacle .Le meilleur moment de ces animations restera le Vino Griego et surtout l’Hegoak chanté à capella à la lueur des lampions.
Côté tauromachique, la bonne surprise de cette soirée a été le comportement des novillos et toros de Salvador Domecq. Bien présentés pour un festival, ils ont fait preuve de bravoure et de caste face au cheval (le dernier à pris trois vraies piques) malgré parfois un fond de faiblesse. Leur noblesse a offert aux toreros présents des possibilités dont ils n’ont pas toujours su profiter.

Medhi Savalli n’a quasiment pas de contrat, il manque d’officio et hélas aussi de condition physique. Son opposant est un joli novillo, coureur, un peu distrait. Il poussera bien sous une unique pique. L’arlésien partage les banderilles avec Marco Leal, c’est ce dernier qui sort vainqueur de ce duel entre anciens élèves de Paquito Leal. La faena commence par une série de statuaires. Le torero veut bien faire, les premières séries sont intéressantes. Le manque de pratique se fait hélas vite sentir et le toro se décomposant, le côté Hyde de Savalli ressort et la faena se termine sur un numéro de toreo de pueblo très en dessous des possibilités du toro. La mise à mort est compliquée (un pinchazo, un bajonazo et un descabello plus la maladresse du puntillero). Trois mouchoirs s’agitent et tombe une oreille, on est en festival que diable….

Jeremy Banti a plus de contrat aujourd’hui comme sobresaliente que comme matador. Son adversaire né en 2008, prendra deux piques. Bien banderillé, il arrive au troisième tiers tardo. Il réfléchit avant de charger et sera compliqué à toréer. Banti aura du mal à trouver la distance et la solution pour allonger la charge pour faire humilier le bicho qui prendra petit à petit le dessus sur le torero. La mise à mort en résultera complexe. Trois pinchazos ,2/3 de lame approximative et deux descabellos seront nécessaires. Le lando-provençal devra se contenter d’une vuelta.

De tous les toreros présents, Marco Leal est celui qui a le plus de contrats. Il hérite d’un joli novillo encasté qui sera hélas très mal piqué. Nouveau duel aux palos, à nouveau remporté par l’avant dernier matador de la prolifique dynastie arlésienne. Le toro est noble mais un peu faible. Avec du métier, Marco Leal va profiter de sa charge pour en tirer le maximum dans de bonnes séries de naturelles. Dès que le toro baisse de ton, il s’occupe du public et cela fonctionne plutôt bien. L’estocade (1/3 de la lame, julipié) est efficace et deux oreilles sont accordées.

Mathieu Guillon est le local de l’étape .Il n’a toréé qu’en festival depuis son alternative montoise. Au Plumaçon en avril, il avait montré qu’il commençait à remonter la pente. Il va s’investir aujourd’hui dans une faena construite. Le toro ira à mas et Guillon saura ne pas perdre pied (ce qui est un progrès chez lui) .Tout n’est pas parfait, il restera en dessous des possibilités offertes par le quatreño de Salvador Domecq avec un petit coup de pueblo pour finir. La mise à mort reste encore le point faible du landais. Deux pinchazos, une très vilaine épée, heureusement rapide d’effet, et tombe une oreille d’encouragement.

Thomas Cerqueira hérite d’un joli toro, gacho qui poussera avec bravoure, hélas la pique trasera et surtout longuement carioquée ne permettra pas une deuxième rencontre. Depuis son alternative, le biterrois a du mal à s’adapter au comportement du toro de quatre ans (et plus). Le toro est noble, il humilie et répète seul. Au lieu dans profiter pour allonger sa charge dans des séries templées, le torero s’énerve, se place à contre terrain, ne trouve pas la distance et est incapable de lier trois passes de suite. Débordé par le toro, le protégé de San Gillen passe à côté d’une possibilité de triomphe qui ne se représentera pas de sitôt. Il fera une vuelta après un recibir manqué, un pinchazo, une estocade en avant et deux descabellos. Il reste un toro dans le camion. Il sera offert au public et sera combattu par l’ensemble des matadors français présents (sauf Saint Gillen). Le toro prend trois piques en poussant et aura suffisamment d’allant pour répondre à l’équivalent de deux voire trois faenas.

De la prestation des piliers de l’association ressortent deux superbes séries (cape et muleta) de Patrick Varin, une bonne série de Julien Lescarret et une bonne estocade de Roman Perez. Le toro, touché à mort, luttera jusqu’au bout de ses forces et sera honoré par une vuelta.
Julien sera porté en triomphe par ses collègues lors de la vuelta de l’ensemble des acteurs présents.
Final musical avec chœurs basco-landais et lampions pour un festival qui sans atteindre les sommets a été intéressant. Je garderai en mémoire les passes superbes données par le doyen des toreros français, Patrick Varin. On aurait pu espérer plus de monde sur les gradins.
Les absents ont eu tort, sauf les Zantis qui nous ont pour une fois laissé tranquilles, même si nous savons que nous les retrouverons le 24 août pour la corrida des fêtes de Mimizan.

Thierry