Comme dans tout encierro, les blessures sont dues aux chutes!
L'écrivain nîmois Marc Delon est venu tout le week-end autographier
le livre "Pourquoi ils vont voir des corridas"
Vous
allez vous dire si vous connaissez l'animal "quoi, Delon a encore
produit un livre?" En effet, après "Sentiments aficionados"
(épuisé,à traquer sur le bon-coin ou eBay), "Sentiments
aficionados 2" et "Fantasmatadors", voici une compilation
de textes écrits par d'autres. Non je n'ai pas dit que c'était
son meilleur livre car il ne l'a pas écrit!
Mais c'est vrai que depuis plus de 10 ans que je le connais, il demande
à tout le monde "pourquoi vas tu voir des corridas? Fais
moi un texte là dessus. J'ai dit pourquoi, pas comment."
Alors enfin un éditeur s'est intéressé au projet,
et c'est lui qui a sélectionné les textes.
J'ai aimé la concision de Darrieumerlou "si je savais vraiment
pourquoi je vais à la corrida... peut-être que je n'irai
plus". Ou la poésie de Francis Marmande qui cherche inlassablement
les deux toros qui ont manqué à son premier paseo. Ou
les souvenirs de jeune fille de LaCopla, un régal!
Comme par hasard le texte le plus long est celui de Marc Delon lui-même,
et comme toujours il se répand, se reprend, s'égare et
fini par conclure d'une demie épée.
Ce livre qui ne ressemble à aucun autre peut s'offrir à
tout aficionado, et même pourquoi pas, pourrait attirer le non-aficionado,
car enfin, c'est vrai ça: pourquoi vont ils voir des corridas?
Marcel-2-mètres-derrière était pour une fois deux
mètres devant!!!
Madeleine s'habille de bleu, mais pas n'importe quel bleu!
A gauche deux festayres parfaitement assortis, à droite, les
dames n'ont rien compris!
Photos
Laurent Larroque, tous droits réservés.
Grande
braderie au Plumaçon
Arènes
de Mont de Marsan ,
3ème corrida des fêtes de la Madeleine : vendredi 19 juillet 2013
6 toros d’El Tajo et la Reina (propriété de l’ex matador Joselito) pour
Juan-Jose Padilla (une oreille, deux oreilles)
Yvan Fandiño (silence, deux oreilles)
Thomas Dufau (une oreille, une oreille)
Lleno
par une température estivale Il est de ce type de corrida comme des
platos combinatos .C’est un mélange de produits et de cuisines plus
ou moins élaborés. Le chaland qui n’en mange pas trop souvent ou n’est
pas trop gastronome apprécie la rapidité du service et le goût passe-partout
des plats. Et puis , parce que le cuisinier a fait une bonne affaire
le matin au marché, au milieu des surgelés et des plats industriels
réchauffés , il y a parfois un plat ,un dessert ,un fruit digne des
plus grandes tables .En ce vendredi des Fêtes ,entre un Padilla , illusionniste
démagogue ,et Dufau , dépassé par les évènements , Fandiño nous
a offert au 5ème toro une grande faena ,véritable démonstration de technique
et de lidia.
La
ganaderia de Joselito est en perte de vitesse, on est loin des spadassins
qui mettaient en échec les figuras. La plupart des toros de ce jour,
ont manqué de force, mais aussi et c’est plus inquiétant de race. Inexistants
au cheval, ils se sont comportés en moutons dociles au troisième tiers.
Ils transmettaient autant d’émotion que la lecture de l’annuaire téléphonique.
Padilla,
depuis son accident, surexploite le capital sympathie, ou remord, qu’il
a auprès d’une partie du public. Son premier toro sera très mal piqué.
Une seule paire de banderilles sera digne d’un torero qui se prétend
expert de cette suerte. A la muleta, tout y est passé : derechazos de
la pointe de la muleta, passes à genoux avec rotation une fois la tête
passée, naturelles fuera de cacho .Donc une faena d’illusionniste, très
tape à l’œil pour capter l’attention et créer l’enthousiasme sur les
gradins. Comme le jerezano est un tueur efficace, une oreille tombe
du palco malgré une pétition minoritaire.
Au quatrième même numéro, comme au premier Fandiño fait un quite
par chicuelinas serrées, histoire de montrer ce que c’est que toréer
avec sincérité. Le toro est un bonbon sans saveur, il permet au torero
de récolter deux oreilles « ridicules » après son numéro de cirque et
une bonne estocade.
Fandiño
est très attendu après son triomphe de mercredi. Son premier adversaire
est, comme ses congénères, bien présenté mais il est faible .Il est
très vite gazapon et finit par se défendre sur place. Le torero basque
ne s’engage pas et n’insiste pas, silence après un pinchazo et une épée
en avant
Le cinquième toro sera le seul intéressant du lot .Il sera hélas trop
mal piqué pour évaluer sa bravoure et corriger le coup de tête qu’il
donne à l’entrée et à la sortie de chaque passe Avec ce matériel, Fandiño
va nous donner une leçon de lidia. Il va entreprendre de corriger les
défauts du bicho par des doblones et des passes l’obligeant à humilier.
Le Tajo va finir par se rendre et Fandiño va l’embarquer dans
sa muleta pour trois extraordinaires séries de naturelles pleines de
sincérité et de classe .Dommage que la faena se termine par des manoletinas
destinées à accrocher le public. Une série de naturelles aidées, terminés
par un pecho et une firma aurait fait se lever les gradins. Un pinchazo,
une épée moyenne et le président dans son seule moment de lucidité de
l’après –midi sort spontanément deux mouchoirs de bien plus de poids
que ceux accordés à Padilla. L’arrastre
est fort justement applaudie.
Thomas
Dufau joue gros à Mont de Marsan .Un an après son alternative montoise,
sa carrière stagne.Il commence à être obligé d’accepter des courses
dures (Sanchez Fabres, Dolores Aguirre). Son premier adversaire est
ménagé aux piques car faible. Il a un fond de noblesse qui le fait venir
de loin et semble avoir une charge longue et sans problème à droite.
Le torero landais n’en profite pas, n’allongeant pas assez les passes
.A gauche Dufau n’est pas à l’aise et le toro peu clair, donc retour
rapide à droite. Le toro par lassitude va à menos, le torero se laisse
déborder, la faena finit en eau de boudin par le traditionnel numéro
de porfia. Une épée de côté et un descabello provoque une pétition d’oreille
de 50 parents et paisanos du torero local. Le président dont l’incompétence
est de plus en plus évidente accorde une oreille « régionaliste ».
Le 6 ème, accueilli à puerta gayola, sera le seul à prendre une pique
dans les règles de l’art. Le toro est soso et manso. Après une bonne
série de derechazos, la faena baisse de ton et manque d’intérêt. Le
toro va très vite à menos se réfugiant dans les tablas. L’estocade,
dans les purs canons du julipié, à savoir truquée, entière et efficace
et tombe une nouvelle oreille .Le président est enfin démasqué, il n’a
qu’un objectif: donner une connotation triomphaliste pour servir les
intérêts des organisateurs et du mundillo et se garantir une nouvelle
place au palco (peut-être vise-t-il une présidence à Nîmes, il en a
en tout cas le profil).
Les
trois toreros sortent en triomphe, ils en ont hélas le droit vu le nombre
de trophées bradées par le palco montois, la présence du mayoral à leur
côté est proprement scandaleuse au vu de la médiocrité du lot. Une partie
du public manifestera d’ailleurs sa désapprobation. Seul Fandiño
mérite de sortir à hombros, le reste n’est que tape à l’œil et
mercantilisme et confirme que le Plumaçon n’est plus ce qu’il était
et qu’il finit par ressembler à certaines arènes du Sud Est …. !
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je m’inquièterai pour
les présidents trop rigoureux et pour les membres de la commission tauromachique
qui ont osé refuser quatre Nuñez del Cuvillo imposés par les toreros
(dont un managé par Casas).
Thierry
Sortie en triomphe pour les 3 toreros: Thomas Dufau, Juan-Jose Padilla,
Ivan Fandiño