Corrida
des fêtes d’Eauze, dimanche 08 juillet 2013
6 toros (origine Domecq) de Robert Margé pour
Matias Tejela (une oreille, silence)
Alberto Aguilar (salut au tiers, silence)
Thomas Dufau (salut au tiers, silence)
Petite moitié d’arènes concentrée à l’ombre
Cette course fait partie du cycle Toros de France.
Il
fait enfin un temps d’été, les jolies robes sont de sortie .Tout est
réuni pour une belle journée taurine. Malheureusement la fête a été
gâchée par le bétail de l’éleveur audois. Le lot envoyé (tous nés en
avril 2009) dépassait à peine le gabarit d’une novillada. A cette insuffisance
de trapio s’ajoutent des armures refermées ou courtes désignées habituellement
(ou pudiquement) par le vocable de « commodes ». Bref un lot « soldé »fait
pour une arène de 3ème catégorie. A ce défaut de présentation s’est
ajoutée une erreur de livraison. Le ganadero a oublié de mettre dans
le camion, le minimum de caste qui fait la différence entre un bœuf
et un toro bravo. A l’exception du premier, tous les pensionnaires des
Monteilles se sont comportés en mansos sans caste et sans force. Absents
au premier tiers, ils se sont contentés de suivre sans conviction la
muleta, s’arrêtant à mi passe aussi motivés par ce qui se passait en
piste que votre serviteur par un concert de Céline Dion.
Comme
sur l’étal de certains rayons de supermarchés, l’article du dessus est
moins abimé que ceux du dessous .Le premier toro sera le seul digne
de ce vocable. Il n’insiste pas lors de la première pique, la seconde
ne sera qu’une formalité. Il répond avec une certaine noblesse aux sollicitations
droitières puis gauchères de Matias Tejela. Comme souvent avec
ce torero, la muleta est « plaisante » mais superficielle surtout en
fin de faena quand le toro va à menos. Le public pardonne une vilaine
mete y sac et obtient une oreille pour le torero de la casa Casas .L’arrastre
est applaudie.
Au
second commencera notre pensum. Le toro est faible, il sera économisé
en une seule pique (on est loin de l’esprit du concours Toros de France)
Au troisième tiers, il s’éteint très vite. Alberto Aguilar est
un torero qui a besoin pour briller d’avoir face à lui une vraie opposition.
Il est obligé d’arracher l’une près l’autre des charges courtes. Il
abrègera et tuera « habilement » d’une épée en avant .Le torero est
appelé à saluer.
Le
troisième à la morphologie d’un gros novillo et à l’armure discrète
est contesté à son entrée en piste. Il pousse lors de son unique rencontre
avec le cheval. Thomas Dufau nous sert sa faena type pueblo.
Début à la Castella, séries à droite et à gauche allurées mais distantes,
puis toreo culero avec d’interminables circulaires dont la répétition
ressemble à de l’acharnement .Il finit par se faire déborder par un
toro sans vrai race . Le landais a l’intelligence de ne pas prolonger
la faena de peur que le toro ne s’éteigne comme ses congénères. Pour
conclure une mise à mort approximative ne tempère pas totalement l’enthousiasme
des paisanos (salut au tiers que Thomas aura la verguenza de ne pas
transformer en vuelta malgré l’invitation des ses peones).
Le
quatrième est le plus vilain du lot. Il fait illusion face au cheval
en poussant la première puis en obtenant une chute à la seconde. Il
manque de race, devient gazapon et répond sans conviction aux sollicitations
de Tejela .Il s’arrête à mi passe. Le torero aussi las que le public
abrège par une épée tombée (hémorragique) après un tiers de lame en
arrière. L’ennui s’installe sur les gradins.
Le
pensum continue avec le cinquième. C’est le moins mal présenté du lot,
il s’avère très vite être invalide. Après un picotazo pour la forme,
il arrive à la muleta avec une charge très courte et désordonnée à droite,
à gauche il est impossible de le faire passer. Le toro n’inspire pas
Aguilar qui abrège rapidement (silence)
Le
dernier va-t-il sauver la tarde, et bien non ! C’est le seul armé correctement
mais c’est là sa seule qualité. Deux picotazos pour la forme, puis le
toro se réfugie dans les tablas. Il a autant de caste qu’un charolais.
Dufau abrège rapidement nos souffrances.
Rien
à retenir d’une corrida sans vrais toros, si ce n’est la passivité du
public, pas un seul arrastre sifflée, peu de contestation vis-à-vis
de la présentation. Le lot de Margé est l’illustration de ce donne une
sélection « mercantiliste » basée uniquement sur la capacité à répéter
docilement à la muleta. Le ganadero audois, comme beaucoup de ses confrères,
semble oublier que la bravoure c’est ce qui transforme le genio en caste
et la docilité stupide en noblesse intelligente.
Prochain
rendez vous, si je sors de l’état dépressif dans lequel m’a plongé cette
corrida élusate, au Moun vendredi, samedi et dimanche ainsi qu’à Garlin
et surtout Orthez le week end suivant. N’oublions pas Saint Vincent
de Tyrosse et ses Dolores Aguirre hélas concurrencés par les Escolar
Gil et Robleño de la clôture de la Madeleine.
Thierry
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