Castelnau
rivière Basse : un cru 2013 médiocre
Arènes
de Castelnau Rivière Basse,
novillada non piquée,
"Concours de Ganaderias " Becerros de Albasserada (1 et 2), Fernay,
Granier, L'Astarac, Lartet pour
Jonatan Vaera (silence, silence)
Miguel Andrade (vuelta, vuelta)
Louis Husson (Salut au tiers, silence)
2012
et 2013 à Castelnau ne se ressemblent pas du tout , l'an passé il
faisait froid et la course avait été intéressante , cette année c'est
sous un soleil de plomb que nous nous sommes ennuyés sur les gradins.
Deux des toreros présents ce jour en portent l'entière responsabilité.
Le Prieto
de la Cal n'étant pas autorisé à participer (problème sanitaire),
c'est un Albasserada qui ouvre le bal hors concours. Il est chétif
et sa corne gauche ne résiste pas à un remate contre un burladero
(remate provoqué par El San Gillen).La gaine de la corne tombe au
sol, et c'est avec l'âme de la corne pendouillant sanguinolente que
le toro va être toréé par Jonatan Vaera. Le bicho est extrêmement
faible physiquement, le torero lui est faible techniquement et artistiquement.
La faena, pudiquement, droitière tourne court. Un pinchazo, deux épées
approximatives et deux descabellos sont nécessaires pour faire tomber
le becerro.Le public, gentil, se tait.
Le concours
commence au second Albasserada. Joliment présenté, dans la lignée
de ceux de Rieumes, il est distrait, se retourne vite .Il est encasté
et offre beaucoup de possibilités aussi bien à droite qu'à gauche.
Médiocre à Bougue, Miguel Andrade sera superficiel à Castelnau
(voire désastreux aux banderilles). Il aligne des passes sans chercher
le sitio ou conduire le toro. Il semble perdu en piste et se raccroche
à ce qui le rassure à savoir l'adhésion du public.
Il va la chercher par des effets trémendistes faciles qui portent
sur un conclave peu aficionado. Il tuera d'une épée "très tombée "
et jouant sur l'émotion causée par un accrochage, il s'octroie une
vuelta .L'arrastre de ce toro gâché est applaudie.
En troisième
sort un novillo de Fernay, léger mais bien fait. Il est très bien
banderillé par El Santo. Le toro bien cité de loin à droite répond
au toque de la muleta de Louis Husson. A gauche le toro est
moins clair. Il va manquer au becerro du gnac pour répéter et transmettre
de l'émotion .Louis s'applique mais la faena va à menos. Une épée
atravesada et une de côté tempèrent l'enthousiasme du public. Le torero
doit se contenter de saluer au tiers. Point positif, il refuse la
vuelta malgré la pression de sa cuadrilla.
En quatrième
sort un autre toro camarguais de la ganaderia Granier , marqué du
fer de San Martin. Le toro est distrait, absolument pas toréé par
Vaera, il développe tous les défauts que lui montre le torero de Castellon
de la Plana. Le quadrupède finit par prendre le dessus sur le bipède,
comme Andrade très peu conseillé pas son entourage. Vaera est aussi
mauvais à l'épée (une épée " périphérique ", un pinchazo, une épée
sur le côté).
Le cinquième
est un superbe novillo de la ganaderia gersoise de L'Astarac qui n'aurait
pas déparé un lot en piquée.Il permet à Husson de réaliser un bon
quite mettant en valeur les qualités du bicho. Débordé Andrade joue
au recortador , il se sauve de situations complexes par des quiebros
,gâtant la corne gauche du Darré. Le jerezano paiera ces approximations
en prenant une spectaculaire tumade , lors d'une tentative de quiebro
aux banderilles.
Le toro est brave, noble, il se replace tout seul, un vrai régal.
Le torero se contente de donner des coups de torchons abusant du pico.
En permanence fuera de cacho ,il joue la corde trémendiste populiste.
Il est tellement maladroit qu'il se fait accrocher une nouvelle fois
sévèrement. Ce garçon n'a pas de bagage technique, ni de mentor en
capacité de le lui faire acquérir. Il court le risque de faire gravement
blessé et en plus il passe à côté d'un toro de bandera. Cinq pinchazos,
une épée sur le côté et il a le toupet de faire une vuelta. L'arrastre
est fort justement ovationnée, dans d'autres circonstances et avec
un public plus clairvoyant le mouchoir bleu aurait fait son apparition
au palco.
On touche là aux limites des écoles taurines , familles qui poussent
des jeunes sans don ni passion ,élèves moyens formatés , élèves doués
qui stagnent par manque d'enseignants de qualité ou bien élèves abandonnés
à eux même dès qu'ils sont identifiés comme sans potentiel. Ce fonctionnement
proche des centres de formation du football est à l'origine du faible
niveau des jeunes toreros actuels, comme si certaines figuras voulaient
se préserver d'une éventuelle concurrence.
Le dernier
est un joli novillo de Lartet. Husson n'est pas à l'aise avec ces
mansos con casta, désordonnés. Il se fait déborder, ayant du mal à
appliquer les consignes de Milian. La faena tourne court, parachevée
toutefois par une bonne série à droite. Estocade en avant, descabello
terminent une triste après-midi.
Je ne
suis pas un fan de Husson mais il a été pour moi le seul qui a fait
honneur à la profession qu'il veut embrasser. Dommage d'avoir vu de
bons novillos gâchés, ou d'autres sous exploités, j'imagine la déception
des organisateurs d'autant plus que la taquilla s'est limité à une
petite moitié d'arènes. Les réactions exécrables d'un public venu
pour faire la fête sont une offense à l'implication des organisateurs
qui cherchent à créer un évènement toriste alors qu'une bonne partie
des spectateurs se croit à Intervilles.
Jean Louis Darré est fort justement récompensé de ses efforts pour
maintenir contre vents et marées son cheptel d'encaste Guardiola et
reçoit pour la seconde année consécutive le prix réservé au meilleur
novillo .
Andrade reçoit le prix du meilleur novillero que méritait plus Louis
Husson.
Thierry
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