Valdellan à Vic, le bonheur est dans l’arène

Arènes de Vic Fezensac ; novillada du 09 août 2013
6 novillos de Valdellan pour
Manuel Dias Gomes (silence, silence)
Rafael Cerro (salut au tiers, salut depuis le callejon)
Cesar Valencia (une oreille, vuelta)
900 entrées payantes
Tous les toros ont été applaudis à l’arrastre, vuelta et grande ovation pour le mayoral.

Les absents ont eu tort .
Nous avons vécu une grande soirée dans les arènes gersoises grâce aux Santa Coloma Gracilliano de la ganaderia Valdellan .Déjà primé pour le meilleur lot 2012 dans le Sud Ouest, l’élevage du campo charro s’est positionné en favori pour le titre 2013.
Les 6 novillos, superbement présentés ont fait preuve de bravoure, voire de « sauvagerie » face aux piqueros. A la muleta, tous encastés, ils ont par leur noblesse et la diversité de leur comportement assuré à eux seuls l’intérêt et le succès de cette course.

A eux seuls, car côté piéton seul le jeune vénézuélien Cesar Valencia a essayé de se mettre à la hauteur des possibilités offertes par le bétail et y a parfois réussi coupant la seule oreille de la soirée. Comme cela est hélas devenu habituel, très peu de piques dignes de ce nom. Les porteurs de castoreños ont profité de la poussée des toros pour nous offrir un festival de rencontres traseras et carioquées. Le tambour major de la course va donner le ton de la soirée en poussant avec force lors de deux rencontres .

Déjà vu à Hagetmau lundi, Manuel Dias Gomes n’a pas progressé et ne progressera probablement jamais. Face à un toro noble, il se contente d’aligner des passes .Abusant du pico, il ne fera jamais humilier le Valdellan donnant la sortie systématiquement vers le haut raccourcissant artificiellement la charge. Souvent fuera de cacho, il toréé de salon, ne tenant absolument pas compte des qualités de son adversaire. Comme face aux Cebada Gago, il tue mal (une entière de côté, deux pinchazos et trois descabellos).
« Bis repetita non placent » face au quatrième, le toro, horriblement mal piqué, s’avère moins noble que le premier, mais a suffisamment de caste pour servir comme disent nos amis du mundillo. Le portugais par son incompétence fait se décomposer le bicho. La non faena est conclue par une mete y saca, un pinchazo et une entière tombée. Quel gâchis, surtout que le garçon a tout pour lui, il est grand et élégant, sa cuadrilla tient la route et est conseillé par un ancien grand torero, Thomas Campuzano.

Le deuxième Valdellan échoit à Rafael Cerro. Très mal et très peu piqué en trois rencontres. Se comportant en manso con casta, c’est un toro sérieux qui ne permet aucune faute. Obligé par son opposant, le novillero va réaliser une bonne faena, très rigoureuse mettant bien en évidence les qualités de l’animal. Hélas la mise à mort ne sera pas à la hauteur (2 pinchazos portés avec engagement, une épée en avant et plusieurs coups de puntilla) et le matador doit se contenter de saluer au tiers.
Le cinquième sera le plus brave de la course. Il chargera, motu proprio, à trois reprises le cheval de la cuadra Bonijol poussant avec vigueur sous la morsure du fer. Le toro est à la fois encasté et noble, il part de loin. Toro de bandera, il sera étouffé par une faena stéréotypée de Cerro, qui le cite de trop près, aligne des passes sans lien et dépourvues de tout sens de la lidia. Une partie du public commence à chahuter, avec raison le torero, qui se contentera de saluer son fan club du callejon après deux pinchazos et une vilaine épée de côté. L’arrastre est ovationnée.

C’est le sympathique Cesar Valencia qui va sauver l’honneur de la gent novilleril . Le troisième novillo est costaud, il sera le moins armé de l’envoi. Il viendra avec bravoure trois fois au cheval, piqué plus avec le sens du spectacle qu’avec talent par Gabin Rehabi. Ce dernier est en passe de devenir le Padilla du castoreño, il commence sérieusement à agacer les aficionados. Après avoir mis en difficulté, le torero aux banderilles, grosse tumade à la dernière paire, le bicho arrive avisé au troisième tercio. Valencia va avec beaucoup de courage, comme à son habitude, tirer une à une les passes .Le joven n’a pas encore assez de technique pour améliorer ce type de toro de grande classe mais exigeant.Il tente et réussit une faena valeureuse mais qui manque encore d’engagement. Il reste à apprendre à se croiser. L’oreille accordée peut se justifier après une bonne épée entière.

Le sixième est le plus armé de la course .Il sera mal piqué en deux horribles cariocas. Le matador, insuffisamment remis de sa tumade au troisième, laisse banderiller sa cuadrilla. Le toro est brusque, charge avec violence et semble affublé d’un problème de vision qui lui fait préférer ce qui trouve loin que la muleta plutôt que devant lui .Sensible au bruit, il réagit à tous les mouvements dans le callejon . La présidence commet l’erreur de faire jouer la musique perturbant encore plus la lidia. Le manque de métier se fait sentir, le toro échappant au contrôle de Valencia qui s’engagera avec foi pour une superbe estocade.

Invité par le vénézuélien lors de sa vuelta, le mayoral est poussé par le public à faire seul un tour de piste sous l’ovation d’un public conquis. Mille mercis au ganadero pour ce lot de toros dont la bravoure et la caste sont plus efficaces que le Prozac pour remonter le moral des aficionados.
Espérons que la thérapie commencée à Vic se continuera à Parentis ce week end.

Thierry