Les Reines des Fêtes, avec Chantal Davidson adjointe à la
culture
Photos
Laurent Larroque, tous droits réservés.
Perso
je n'ai pas du tout été fan du desplante de Fandiño,
faisant l'avion (ou le Bénabar) devant le toro. La vision de
son postérieur projeté en arrière, tout en poussant
des cris, c'était tout sauf élégant: on aurait
dit un tennisman!
En même temps, il semblerait que l'élégance ait
déserté les ruedos depuis la retraite de Manuel Caballero... isa du moun
Enfin
un président courageux au Plumaçon
Arènes
de Mont de Marsan ,5èeme corrida des fêtes : dimanche 24 juillet 2013
6 toros d’Escolar Gil pour
Rafaelillo (une oreille, silence, vuelta)
Fernando Robleño (silence, silence, silence) Vuelta
au premier toro
Quasi lleno sous une chaleur accablante
Le
lot envoyé au Moun par Escolar Gil, de présentation irréprochable, a
manqué de cette agressivité qui avait mis en ébullition le Plumaçon
en 2012. La plupart des toros a fait son devoir sans grande conviction
au cheval puis est arrivé au troisième tiers sans piquant, suivant sans
enthousiasme ou agressivité la muleta des toreros.
Tout
avait pourtant bien commencé avec le tambour major. Très bien armé,
il fait preuve de bravoure sous le fer malgré la maladresse (ou l’incompétence
du piquero) en trois rencontres dont deux carioquées et trasera .Le
toro accuse le coup puis, en vrai Santa Coloma, se reprend à l’issue
du second tiers. A droite, il charge avec brusquerie mettant le torero
en difficulté. A gauche, il est plus simple. Rafaelillo se fait petit
à petit débordé par la caste de l’Albassareda parce qu’il torée sans
se croiser et surtout sans conduire la charge (mandar).Le bicho avertit
le torero qui se décide à revenir aux fondamentaux de la tauromachie,
il se croise, allonge la passe .La faena change de niveau . Les dernières
séries de naturelles sont superbes profitant de la charge du toro qui
va à mas. L’estocade, rapide d’effet, est hélas de côté. Les mouchoirs
blancs sortent, c’est fort justement que Capdeville accorde la première
oreille et c’est avec raison qu’il refuse la seconde au vu du tercio
de piques bâclé et du début de la faena .
Le public réagit confirmant le déclin du sérieux du Plumaçon et de ses
présidences hyper-généreuses bradant les trophées à la mode nîmoise
ou biterroise. Et comme en terre gardoise, les pique-assiettes tauromachiquement
incultes dont un nîmois directeur d’arènes, qui colonisent le callejon,
se permettent des écarts de langage et de gestes inqualifiables vis-à-vis
du président, surtout de la part de personnes qui profitent sans vergogne
du système.
La seconde oreille, celle du palco, est là pour récompenser une lidia
irréprochable de la cape à l’estocade, piques comprises.
Monsieur le président vous avez défendu la respectabilité de l’aficion
montoise mis à mal depuis le début des fêtes. Après réflexion la vuelta
accordé au toro me parait justifiée quoique risquée en début de course.
L’Escolar Gil a fait preuve de qualité (bravoure, caste et noblesse)
tout au long de sa présence en piste et a su remettre à sa place le
torero l’obligeant à toréer avec sincérité en fin de faena.
Après
ce début controversé la corrida va aller à menos par la faute du bétail.
Le second toro va s’estourbir contre un buladero.Il va en garder des
séquelles. Il faut le citer de près pour qu’il réponde aux capotazos
ou aux sollicitations du piquero. Sous le fer quand il se décide à charger,
il pousse avec bravoure nous faisant regretter qu’il ait été accidentellement
diminué. Très appliqué Robleño va tirer une faena surtout droitière
qui manque de transmission .Le toro n’a plus les moyens physiques qui
lui permettraient d’exprimer sa caste. La faena s’éternise alors que
le toro va à menos. Le torero en termine par une estocade en avant et
un descabello.
Le
troisième prend trois piques dont une dernière très bien préparée et
donnée par le piquero. Au troisième tiers, le toro arrive très avisé
et dangereux .Rafaelillo n’insiste pas, une horrible estocade atravesada
et une de côté et l’arrastre évacue l’Escolar Gil.
Le
quatrième a presque 6 ans, il a du connaître pas mal de corrales et
de sorteos où son armure « conséquente » l’a fait mettre de côté. Comme
tous ses toros en limite de date de péremption, il est peu intéressé
par le combat .Il se déplace à petit pas et répond mollement aux sollicitations
de Robleño. La faena toujours très appliquée manque d’intérêt
et est aussi passionnante que ne l’étaient les figures imposées des
compétitions de patinage des années 60.
Le cinquième permettra au frère d’El Fundi de réaliser un bon tercio
de piques et d’être applaudi .Rafaelillo veut couper une deuxième oreille
pour sortir en triomphe. Une première série droitière réveille un public
assoupi sous le double effet de la chaleur et de la fadeur du spectacle
proposé. Le toro se décompose rapidement, le seul espoir de couper,
repose sur l’estocade .Rafaelillo doit s’y reprendre en deux fois pour
loger une bonne entière qui limite le succès à une vuelta chaleureuse.
Le
dernier toro de la Madeleine 2013 est aussi bien présenté que les autres
« Escolar ».Il aura aussi peu d’énergie et de caste que les autres.
La faena s’allonge et s’éternise Robleño, qui semble en perte
de vitesse, aligne des passes sans lien .Une mete y saca, un pinchazo,
une estocade de côté et deux descabellos viennent conclure des fêtes
de la Madeleine tauromachiquement en demi teinte dont on retiendra deux
toreros Fandino et Aguilar, une dérive inquiétante (braderie des trophées)
un Casas omniprésent jouant les gourous de la bonne pensée à la solde
de ce qui reste du G10, méprisant tous imbéciles qui ne partagent pas
sa vision de la corrida.
Un président courageux (Capdeville) et d’autres (sorte de Layalle landais)
présidents à la solde des intérêts du mundillo.