FESTIVAL A ARZACQ


Photos de Laurent Larroque, tous droits réservés.

 

Arènes d’Arzacq : Festival de bienfaisance

Comme chaque année, les clubs taurins d’Arzacq et de Pau organisent un festival de bienfaisance, cette fois-ci il l’était au profit de l’association Art et Espoir
Devant 2/3 d’arène ont été combattus
7 exemplaires de la ganaderia de José Manuel Escolar Carasco (origine Domecq /Domingo Hernandez) par

Fernando Cruz (un avis, salut au tiers)
Joselillo (un avis, silence)
Antonio Joao Ferreira (une oreille)
Juan del Alamo (salut)
Dorian Dejean (salut)
Louis Husson (une oreille)

Le dernier toro a été toréé de concert par les 6 toreros et estoqué par Fernando Cruz
Correctement présentés (à l’exception du maigrichon sorti en 1er) pour un festival, les 6 toros du programme officiel ont été conforme à ce qu’on peut attendre de leur encaste. Nobles et justes de force, ils ont été au cheval pour le symbole. Sans malice, ils permettaient à leurs opposants dans un contexte festivalier de triompher.
Malheureusement les toreros sont restés en dessous des possibilités offertes par le bétail. Parfois débordés par le bétail en fin de faena, les toreros se sont avérés bien piètres matadors.

Le public du Sud Ouest a une relation particulière avec Fernando Cruz. Il l’a toujours soutenu y compris dans les moments difficiles de sa carrière. Fernando nous avait laissé sur une bonne impression à l’issue du festival de Rion des Landes. Auréolé de son triomphe face aux toros de Victorino Martin à Valdemorillo, il était très attendu. Face à un toro sans défaut particulier, il a eu du mal à trouver la bonne distance, étouffant l’animal en le toréant de trop près. Une fois trouvé la distance, le torero s’est rappelé à notre bon souvenir lors d’une bonne série de naturelles. La fin de faena est accrochée .Un quart de lame, une atravesada, un pinchazo et une entière de côté se succèdent avant que ne tombe l’Escolar Carasco. Bon enfant, le public invite Fernando Cruz à saluer. Nous le reverrons à plusieurs reprises dans des corridas dures, souhaitons qu’il retrouve le sitio et l’efficacité dont il a fait preuve à Valdemorillo.

J’avais trouvé Joselillo intéressant à Vic face aux toros de Granier. Il a été pour moi le torero le plus complet de l’après-midi. Après une bonne réception à la cape, le bicho est bien banderillé par Morenito d’Arles et El Santo. Doublé avec élégance et efficacité, l’animal s’avère être meilleur à droite qu’à gauche, d’où deux bonnes séries de derechazos et des naturelles accrochées .Très vite il se décompose et devient distrait. La faena va à menos. Elle est conclue par une estocade à la rencontre tombée et trois descabellos. Joselillo est invité à saluer au tiers.

Antonio Joao Ferreira reçoit un castaño plus léger que le précédent et qui met la tête dans la cape sans grande conviction. A l’issue d’un tercio de banderilles moyen et comportant trop de passages à faux, la charge du toro est désordonnée. Antonio le canalisera par une faena allègre emportant l’adhésion du public. On peut reprocher au diestro de ne pas s’être beaucoup croisé et d’avoir toréé parfois sur le pico. Mais bon, on est en début de saison, c’est un festival et le garçon fait partie de ces toreros sympathiques qui méritent d’être aidés. 2/3 de lame sont suffisantes et la présidence accorde une oreille chaleureusement fêtée.

Juan Del Alamo a hérité du toro le plus compliqué du lot Après avoir poussé sous une bonne pique ,qui aurait pu être doublée, il retient sa charge et demande une lidia technique. Del Alamo a progressé, il torée avec plus de calme. Il fait le nécessaire pour faire passer le toro sans se faire déborder .La faena très technique manque de brio mais pas d’intérêt. Le toro va à menos, Del Alamo abrège. Quatre entrées à matar sont nécessaires et le jeune torero doit se contenter de saluer au tiers.

Le novillero Dorian Dejean est un élève de l’Ecole Taurine de Béziers. Son opposant est un joli novillo qui s’avérera très faible. Il a peu de charge et chute plusieurs fois. Dorian, un peu comme son condisciple Cayetano Ortiz, torée sans conviction. Il use du pico et oublie de se croiser. Une estocade mal placée et le jeune biterrois prend le verdugo pour descabeller à toro vif .Les vrais aficionados râlent à juste titre. Qu’un novillero ait des difficultés, soit vert est normal, qu’il se comporte avec aussi peu de verguenza est inadmissible .Le salut au tiers ne s’imposait pas.

Le benjamin du sextuor Louis Husson reçoit avec élégance à la cape son novillo. Le début de faena est intéressant .Mais très vite le bicho raccourcit sa charge, se retourne .Le jeune landais a du mal à trouver une solution au problème .Le manque d’expérience se fait sentir et le toro finit par déborder le joven .Même s’il a des qualités naturelles évidentes, il reste à Louis du travail. Il reste quand même avec Molas un torero à suivre cette temporada. Une épée en avant précède deux descabellos .L’oreille est demandée par la majorité du public et le président ne peut que l’accorder. Espérons que le jeune diestro saura relativiser une récompense qui est plus proche de l’Ecole des Fans que du jury du grand oral de Sciences Po.

A l’issue de la course les organisateurs nous ont offert la lidia du sobrero. Le toro avait été écarté du sorteo le matin. C’est le plus costaud de l’envoi (sic).Très bien présenté et armé, il a été le meilleur de l’après-midi. Excellent face au piquero en deux rencontres, il sera à la fois noble et encasté. Ce type de toro est un vrai révélateur de torero. Chaque torero lui a servi deux séries de passes. Seul Joselillo a su se hisser au niveau de l’Escolar Carasco alliant sitio, temple et sincérité. Les cinq autres sont restés en dessous, avec toutefois une mention spéciale à Louis Husson qui s’est arrimé face à un adversaire évoluant deux divisions au dessus. Fernando Cruz a une nouvelle fois mal tué.

En résumé une après-midi qui se termine bien grâce à un excellent bicho qui aurait mérité de sortir en corrida formelle. On oubliera les estocades défectueuses pour garder en mémoire ce dernier toro et les prestations de Joselillo .

Prochain rendez vous à Samadet puis pour Pâques à Aignan et  Mugron.

Thierry


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